Simplifier l'islam pour les francophones
27 Janvier 2016
Il y a certes une radicalisation de certains jeunes musulmans. C'est une réalité et un constat que les musulmans eux mêmes doivent faire avant même que les autres le leurs disent. Sans arriver au stade de la violence, le discours de rejet et de haine, basé sur une lecture fermée et littérale des textes, existent chez certains jeunes musulmans.
Cependant n'oublions pas qu'il y a aussi une autre forme de radicalisation, elle se propage très vite au sein de notre société. Les deux radicalisations s'alimentent mutuellement.
Le rejet est mutuel, il y a la haine de la société et il y a de plus en plus d'actes anti-musulmans ou islamophobes.
Nos mosquées sont menacée, nous avons reçu à la mosquée de notre ville lettre d'insultes nauséabondes et de menaces explicites !
Nous ne sommes pas contre la critique de l'islam mais nous sommes contre l'appel à la haine et la stigmatisation, à véhiculer certaines idées qui consistent à dire que l'islam est intrinsèquement violent et incompatible avec les valeurs humaines qui fondent la république.
Des philosophes de haut rang veulent nous faire comprendre qu'aujourd'hui être laïque passe forcément par être islamophobe. Si les hommes et les femmes qui ont voyagé et étudiés, occupé des hauts fonctions de l'état tiennent ce discours alors que faut il attendre des autres ?
L'islamophobie se banalise et les thèses les plus extrêmes sont devenues ordinaires. Dire que les parties de l’extrême sont ceux qui défendent la vraie laïcité est une thèse très dangereuse qui peut mettre en péril le vivre ensemble dans notre société. Les extrémistes identitaires ne font que se servir de la laïcité comme un tremplin pour arriver au pouvoir et réaliser leur macabres plans d'épurations ethniques et de préférence raciale.
Combattre la radicalisation c'est aussi combattre cette forme de radicalisation.