20 Décembre 2010
Sourate du Temps (Al-‘Asr)
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.
« [1] Je prends le temps à témoin [2] que l’humanité court à sa perte, [3] hormis ceux qui croient, pratiquent les bonnes œuvres, se recommandent mutuellement la droiture et se recommandent mutuellement l’endurance ! » 103. Sourate du Temps (Al-‘Asr)
La sourate mecquoise tire son nom du mot « Al-`Asr » qui apparaît dans le premier verset.
Cette sourate est un modèle de concision et de richesse. Un océan de sens, qui serait trop vaste pour être totalement rendu dans un livre entier, a été saisi par les mots peu nombreux de cette sourate. Cette sourate indique, de façon claire et simple, le chemin du vrai succès que doit emprunter l’homme et, d’un autre coté, le chemin de la destruction et la perte.
L’Imâm Ash-Shâfi`î affirma, d’une façon très juste, que si les gens méditaient sur cette sourate comme il se doit, elle suffirait à elle seule pour leur guidance.
L’importance de cette sourate aux yeux des compagnons peut être évaluée à la lumière d’une tradition transmise par le Compagnon `Abdullah Ibn Hisn Ad-Dârimî, Abû Madinah, selon laquelle, chaque fois que deux compagnons se rencontraient, ils ne se séparaient pas avant de se réciter mutuellement sourate Al-`Asr (At-Tabarânî).
« Je prends le temps à témoin » ou « Par le temps »
L’importance du temps : Le Créateur Exalté jure par lui, le prend à témoin d'un serment, et lui consacre une sourate éponyme.
L’homme sera perdant s’il ne réalisait pas la véritable valeur du temps.
L’écoulement du temps est très rapide.
Le temps est la plus précieuse des ressources que l’homme ait en sa possession et ceux qui en ont saisi la valeur véritable ont des expressions telles que : « Le temps c’est de l’argent » ou « Le temps est une richesse » « Le temps est la vie »
Le temps est une ressource non renouvelable : chaque instant éteint, l’est définitivement. Il ne peut être rattrapé, ni se répéter et on ne peut l’arrêter. Que nous l’utilisions à notre avantage ou non, il passe, et passe rapidement. Jette donc un œil à la trotteuse de ta montre, et voit comme chaque déplacement et chaque bruit de l’aiguille annonce le passage du temps déjà partit pour toujours.
Notre succès repose sur une utilisation judicieuse, efficace, et bénéfique de notre temps. Le signe du succès est de préférer la vie future et d’agir pour la réussite éternelle.
Ceux qui n’utilisent pas convenablement leur temps limité mais si précieux sont donc d’énormes perdants.
Durant ce bref passage sur terre, le sage endure les désagréments éphémères de vivre conformément aux Commandements d’Allah s’assurant ainsi de grandes récompenses pour l’éternelle vie de l’Au-delà.
« Que l’humanité court à sa perte »
Le temps est le capital de chaque homme mais c’est un capital qui ne cesse de diminuer jusqu’à l’épuisement total. L’homme donc ne cesse de perdre son temps sauf s’il l’utilise en ce que Dieu lui demande.
Elle insiste donc principalement sur quatre qualités pour profiter vraiment du temps :
« hormis ceux qui croient, »
La foi en Dieu : être sincère et agir pour Dieu uniquement.
« pratiquent les bonnes œuvres »
Accomplir des actes positifs, durables et visant à atteindre l’excellence spirituelle et morale, ainsi que des actes menant à l’amélioration et à l’essor de la société, comme nous y exhortent le Coran et la Sunna ;
« se recommandent mutuellement la droiture »
S’efforcer et agir ensemble pour la soutenir et proumouvoir la Vérité et le bien et s’encourager mutuellement à respecter et accomplir nos obligations et responsabilités. Le musulman doit être un élément positif dans sa société. D’après an-Nuo'omân ibn Bashîr le Prophète (r) dit « l’exemple des personnes qui font le mal et celles qui s'en abstiennent est celui de deux groupes de gens montés sur un même bateau, ceux qui sont dans la cale pour ne pas déranger ceux qui sont sur e pont décident de ne plus passer par le pont pour aller prendre l'eau pour leurs besoins, et de percer la coque du navire pour la recueillir directement ainsi. Lorsque les gens du pont les voient commencer à faire cela, ils ont deux possibilités : soit ils leur expliquent et les empêchent de commettre leur acte et tous resteront sains et saufs, soit ils ne leur disent et ne font rien, et tous périront tous noyés » (par Al-Boukharî).
« et se recommandent mutuellement l’endurance ! »
Agir pour le bien et pour la vérité nécessite la patiente, l’endurance et la constance. Rester constants et patients dans l’accomplissent des trois éléments précédents et s’encourager mutuellement à cette fin.