Le blog de l'imam Abdallah (France)

Simplifier l'islam pour les francophones

Des enfants dans la mosquée du Prophète Mohamed

Quand le Messager (صلى الله عليه و سلم) entendit les pleurs d'un bébé au fond de la mosquée, il allégea les gestes de la prière. Il expliqua son attitude en disant : j'ai entendu les pleurs d'un bébé et j'ai allégé les gestes de la prière en pensant au chagrin que peut ressentir sa maman !
Le Messager (صلى الله عليه و سلم) ne justifia pas son allègement de la prière en disant que les pleurs du bébé peuvent déranger les fidèles, il n'ordonna guère aux mamans de ne plus amener leurs bébés à la mosquée.
Contrairement à l'attitude prophétique, aujourd'hui beaucoup de fidèles et d’imams ne supportent plus les enfants dans les mosquées et les pleurs des bébés les perturbent, ils empêchent les gens de venir accompagnés de leurs enfants !
Je ne dis pas que les mosquées doivent devenir des aires de jeux, il faut apprendre aux enfants les règles de bienséance et les maintenir sages à la mosquée. Oui, certains enfants très actifs peuvent perturber la sérénité des fidèles.
Cependant, il faut aussi savoir que c’est avec l’amour et la miséricorde que nous apprenons à nos enfants l’amour de la prière et l’attachement à la mosquée.
Supporter les enfants maintenant, c’est assurer la transmission de nos valeurs demain !
Chasser les enfants de la mosquée aujourd’hui c’est ne plus les voir y revenir demain !
Dans les livres de Hadiths il y a des petites anecdotes encore plus extraordinaires qui montrent la miséricorde de Mohamed (صلى الله عليه و سلم) avec les enfants et leur acceptation au sein de sa mosquée.
Que la paix et le Salut soit avec notre bien aimé Mohamed (صلى الله عليه و سلم), il était un exemple de miséricorde et de tendresse avec les enfants.
Il allège la prière pour les larmes d'un enfant
Il prolonge sa prosternation pour ne pas brusquer un enfant
Il descend de son minbar pour l'amour d'un enfant
Il dirige la prière en portant un enfant
La miséricorde et la bonté font partie de la Sunna prophétique, c'est même l'essentiel de la Sunna.
En voilà quelques textes :
Livre de l'imam An-Nasa'i numéro 1141
Le prophète (صلى الله عليه و سلم) arrive à la mosquée pour une prière obligatoire nocturne en portant l'un de ses deux petits fils Al-Hassan ou Al-Houssein. Il avança pour diriger la prière, le posa à côté de lui et commença la prière. Il prolongea anormalement son soujoud (prosternation). Chaddad fils de Aous (رضي الله عنه), le rapporteur du Hadith dit : je leva ma tête et vit le Messager prosterné et l'enfant sur le dos. Je me prosterna aussitôt.
Les gens interpellèrent le Messager après la prière : Ô Messager de Dieu, tu a tellement prolongé ta prosternation au point où nous crûmes qu'il t'est arrivé un malheur ou tu recevais une révélation !
Le Messager (صلى الله عليه و سلم) dit : Non rien de tout ça, c'était mon petit fils qui est monté sur mon dos, je n'ai pas voulu le brusquer, j'ai attendu qu'il descende de lui même.
Livre de l'Imam Ahmed numéro 10659
Dans un autre Hadith rapporté par Abou Houraira (رضي الله عنه) : Nous faisons une prière obligatoire nocturne derrière le Messager (صلى الله عليه و سلم), ses deux petits fils Al-Hassan et Al-Houssein grimpaient sur son dos quand il se prosternait. Le Messager se levait doucement en mettant sa main derrière son dos pour les récupérer et les poser avec précaution. Et c'est ainsi pendant toutes les prosternations. Après avoir achevé sa prière, il les déposa sur ses deux cuisses.
Dans la version d'Ibn Khouzeima (numéro 887) de ce même Hadith
"Certains voulurent empêcher Al-Hassan et Al-Houssein de déranger le Messager (صلى الله عليه و سلم), il fit un signe pour qu'on les laisse faire"
Dans le livre des Sunans de Abou Daoud (numéro 1109)
Pendant que le Messager (صلى الله عليه و سلم) était sur le Minbar et faisait son prêche, ses deux petits fils Al-Hassan et Al-Houssein habillés en tunique rouge vinrent marcher difficilement en sa direction. Le Messager descend du Minbar, les prend dans les bras, remonte et dit : "Vos biens et vos enfants sont une Fitna (une préoccupation). J'ai vu ces deux-là marcher vers moi, je n'ai pu me retenir.
Et il poursuit son prêche.
Dans un autre Hadith de Boukhari (numéro 516) et Mouslim (numéro 543)
Le Messager dirigeait la prière en portant sa petite-fille Oumama, fille de Zaineb. Il la posait par terre quand il se prosternait et la reprenait quand il se levait."

Lors de mon dernier voyage à Istanbul, j’ai énormément apprécié la présence des enfants en bas-âge. J’ai vraiment ressenti l’attitude prophétique de miséricorde et de douceur. Ce qui est étonnant c'est que les enfants étaient respectueux et connaissaient les règles.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article