26 Juillet 2015
Quand je suis arrivé en France pour poursuivre mes études, je n'avais aucune bourse.
Je devais me débrouiller pour financer mes études.
Mon souci au quotidien était de trouver les petits boulots.
J'ai tout fait, plonge, prospectus, soutien scolaire en math et physique, ...
Mais ma source principale de revenu était la cueillette des fruits.
D'abord les cerises, le seau de 10 kg ramassé me rapportait 18 Franc (un peu moins de 3 €) et plus je ramassais, plus je gagnais.
Je suis devenue un pro. Je faisais entre 16 et 22 seaux par jour. Tout dépendait des arbres que Albert, le placier, m'attribuait.
J'étais le seul étudiant et je travaillais avec toutes les nationalités de l'Afrique. Aujourd'hui une discussion entre deux gabonais m'évoque des souvenirs fruitiers.
Les premiers jours du travail, quand je dormais je voyais l'univers autours de mois rouge. Des cerises partout.
Je savais traiter les cerises et les pommes avec délicatesse et respect que je continue à avoir maintenant.
Juste une légère pression non contrôlée avec les doigts peut laisser des traces invisibles dans un premier temps mais qui peuvent finalement rendre la pomme invendable.
Je travaillais avec abnégation et je rentrais le soir chez-moi (ma chambre universitaire) exténué de fatigue. Je ne vouais devant moi que ma douche, ma prière, mon repas (pour ce soir et pour demain) et mon lit.
Ce que je gagnait laborieusement en 3 mois je le dépensait sérieusement et rigoureusement pendant 9 mois.
J'ai dans ma main une pomme que j'ai cueillit de mon jardin, je suis dans dans mon bureau soigneusement climatisé, il fait 36° à l'extérieur, ... Je pense à celui qui a cueillit cette pomme.
Comment ne pas être reconnaissant envers celui qui m'a donné la volonté et facilité mes choix et qui m'a permit de bénéficier de ses bienfaits.
Les jeunes ne baisser pas les bras, fixez clairement vos objectifs et attelez-vous à les réaliser avec endurance. Celui qui veut sérieusement une chose, Allah lui facilitera son obtention.